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Théâtre National
La soirée Les Partisans du chant se veut une invitation à la créativité poétique, à la politique des tripes, à l’harmonie des désaccords, à la lucidité des troubadours, aux voix des voyages et aux rêves mêlés de révolte. Elle propose autant un retour aux sources qu’un renouveau de la « chanson française » que d’aucuns jugent trop vite poussiéreuse. Venez donc apprécier ces artistes qui opposent leur poésie, leur insolence et leur sollicitude à ce monde lisse, policé, peureux, avaricieux et avarié.
Derrière l’humour déroutant et la nonchalance débonnaire de Major Dubreucq, on découvre une précise maîtrise du verbe, des expressions raffinées, des ambiances savamment emmenées et des arrangements toniques. Sans complexe, le vieil hibou promène son équipage dans son univers foireux où la bêtise devient objet d’étude, où la Meuse fait la muse, où l’amour pue du bec. Il tend des miroirs et invite qui veut à chercher avec lui les mots nouveaux à mettre sur les monstres nouveaux d’une époque morose. Tremblez terriens. Un concert du Major, accompagné de ses sulfureuses hôtesses de l’air, c’est à la fois un voyage et une émission de radio qui prennent des formes d’une variété étonnante. Ça déconcerte et ça fait du bien.
Il y a déjà beaucoup dans le nom de MelissMell : son prénom, « Mel is Mel », le mélisme du chant, la mélisse qui soulage les maux des femmes, le lys de l’Ardèche et une révérence à Smells Like Teen Spirit. Il y a énormément dans les chansons de MelissMell : des appels aux armes et à l’ivresse qui côtoient des invitations à la mélancolie et à la désertion… MelissMell, c’est une voix qui tremble et trempe de grands textes et de grands espoirs dans les aspérités de l’esprit punk. Une inépuisable rage anticapitaliste. Une révolte qui questionne sa domestication. Une récolte à venir dès lors que le troupeau ne se jette pas Droit dans la gueule du loup. Démarrés dans les squats et les métros, ses concerts n’ont rien perdu de leur incandescence et de leur insolence. Rien n’est mort, tout est permis.
En provenance d’Aix-en-Provence, Aron’C propose un duo mi-rock mi-chanson aux rifs et aux propos percutants. Des vers jurés crachés sont portés par une voix aussi habitée qu’éraillée, une voix sur le fil, toujours en voyage comme la musique vagabonde avec ses mélodies entêtantes. De complaintes amères en ballades joyeuses, Aron’C livre à nu ses amours incandescentes et ses descentes aux enfers, l’urgence de vivre le temps qu’il nous reste et la patience qui réveillera de nouveaux printemps. Les deux compères veillent fidèlement à l’amitié et au combat, à l’aventure et à l’hospitalité, à l’avenir et à l’instant. Sur scène, ils jonglent avec de multiples instruments tout en restant rivés à leur base : guitare et batterie. Tout est grave mais nous finirons bien par Passer l’hiver…