Autrefois artère économique principale de Manille, la rivière Pasig est devenue le reflet d’une société très inégale où plus d’un cinquième de la population vit sous le seuil de pauvreté. De nombreux Philippins ont imaginé y trouver un emploi. Leurs rêves brisés, une grande partie d’entre eux a échoué aux abords de cette rivière considérée comme biologiquement morte depuis 1990. Des familles tentent d’y survivre dans des constructions de bois rongé, surplombant des eaux extrêmement polluées. Le travail photographique de Mario Cruz dénonce le cercle vicieux dans lequel ces habitants sont enfermés, entre consommation et contamination, dans des lieux où personne ne devrait habiter.
Né à Lisbonne en 1987, Mario Cruz est un photojournaliste indépendant qui dédie ses travaux à la justice sociale et aux droits humains. Il a reçu de nombreux prix internationaux dont le prix World Press Photo en 2019 pour une des photos de l’exposition Living among what’s left behind.