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COMPÉTITION INTERNATIONALE DE DOCUMENTAIRE

Award WINNERS 2018


Grand Prix du Festival des Libertés 2018

LAST MEN IN ALEPPO  – de Feras Fayyad

Le jury a décerné le prix du Festival des Libertés à Last Men in Aleppo, qui décrit le quotidien d’Alep sous les bombes du régime syrien et de son allié russe. Le jury a estimé qu’il s’agit d’un travail documentaire de premier plan, filmé au plus près des habitants sur une période de trois ans. En suivant les volontaires des Casques Blancs, le film plonge de manière saisissante dans l’horreur des bombardements quotidiens qui frappent la population de manière indistincte. Avec pudeur et finesse, il montre une réalité terrible que beaucoup d’entre nous ne connaissent qu’à travers les grands titres des médias. En mettant des images sur ce drame, le film permet de mieux comprendre ce qui pousse les gens à fuir leur pays, ou à y rester au prix de leur vie.

Prix Studio L'équipe 2018

THE CLEANERS – de Moritz Riesewieck et Hans Block

La mention spéciale du jury va à The Cleaners, un film qui montre une réalité invisible jusqu’ici : la manière dont les grands acteurs de l’Internet, Facebook en particulier, modèrent les contenus qui sont postés sur leur plate-forme. Si personne ne conteste qu’il est légitime de retirer certains contenus, comme des images de propagande terroriste ou de pornographie infantile, d’autres sont supprimés sur base de critère flous, mis en œuvre par des « modérateurs » sans réelle formation ni connaissance du contexte propre à ces contenus. Cette forme de censure mise en œuvre par des opérateurs privés constitue un enjeu majeur en termes de liberté d’expression et d’accès à l’information pour les années à venir.

Prix RTBF 2018 

THIS IS CONGO – de Daniel Mc Cabe

 « This is Congo », voilà le Congo, oublié, perdu, en guerre perpétuelle, celui dont plus personne ne semble encore se préoccuper, loin, très loin de Kinshasa . Au Kivu, entre militaires et rebelles, dans la boue, la pluie, le sang, le tonnerre des balles et des mortiers, une population hagarde se dispute des sacs de riz jetés d’un camion d’aide humanitaire, s’accroche à une dérisoire machine à coudre, rêve de pierres précieuses… Constat accablant d’un pays aux paysages grandioses mais dont l’histoire est traversée de violence, comme une malédiction. Le documentaire nous rappelle avec force et brutalité le terrible enjeu humain d’élections proches qui seront cruciales pour l’avenir du pays.

Prix SMART 2018

ISLAND OF THE HUNGRY GHOSTS  de Gabrielle Brady

Par son traitement original de la thématique actuelle et universelle de l’immigration, et à travers la situation personnelle d’une thérapeute et de ses patients sur l’île de Christmas, un territoire australien méconnu situé au large de Java, le jury a fait le choix de soutenir un film tout à fait singulier. De par son approche artistique poussée, le documentaire se démarque par des choix esthétiques forts, où l’ île mystique constitue un personnage à part entière, à travers sa beauté sauvage, son histoire et ses habitants, que ce soit les Chinois arrivés un siècle plus tôt, les migrants qui sont au cœur du film, ou encore ce phénomène naturel irréel, qui voit des millions de crabes quitter la forêt pour rejoindre les côtes. En mélangeant subtilement ces différents aspects, le film fascine et confère une dimension tant poétique que politique au combat désespéré de la thérapeute dans son soutien aux migrants.

Mention spéciale - SMART

THE SILENCE OF OTHERS – de Almudena Carracedo et Robert Bahar

Le jury SMART a également décidé de remettre un prix honorifique au documentaire THE SILENCE OF OTHERS des réalisateurs Almudena Carracedo et Robert Bahar, qui saisit de manière saisissante le combat de citoyens contre l’oubli des atrocités commises par le régime dictatorial de Franco. À travers un récit très digne et ô combien émouvant, le film révèle au grand jour une réalité qui bien que proche de chez nous reste assez méconnue, à travers le trauma d’un passé honteux et volontairement enfoui, et la volonté indéfectible des victimes et de leur famille qui ne réclament qu’une chose : que justice soit enfin faite.

Prix FIDH 2018

THE SILENCE OF OTHERS – de Almudena Carracedo et Robert Bahar

Le Jury de la FIDH, la Fédération Internationale des ligues des droits de l'Homme, est heureux d'annoncer l'attribution de son prix 2018 à « The silence of others ». Ce documentaire, filmé sur 6 années, montre le combat des victimes du franquisme qui demandent vérité, justice et réparation et se heurtent à un mur politique et au "pacte de l'oubli" imposé par la loi d'amnistie votée à la mort du dictateur Franco en 1977. Oubliées, les plus de 100 000 personnes jetées dans des fosses communes. Oubliés, les près de 300 000 "bébés volés" et "adoptés" par des familles adhérant au franquisme. Oubliés, les opposants politiques torturés... Ces victimes n'agissent pas par soif de vengeance face à leurs anciens bourreaux ou tortionnaires, dont des centaines de rues portent encore le nom à travers l'Espagne, mais demandent en toute légitimité que justice leur soit rendue. Or la justice espagnole refuse de les entendre, se réfugiant derrière cette loi d'amnistie qui empêche les plaies de cicatriser. Dans une Espagne divisée sur cette question de la mémoire, ces citoyens saisissent alors la justice en Argentine pour faire condamner les coupables des crimes qui heurtent la conscience de l'humanité. Ce documentaire montre avec justesse et sensibilité comment une démocratie bien installée au coeur de l'Europe est poursuivie par ses vieux démons lorsqu'elle n'ose affronter son passé et refuse de reconnaître les victimes et d'établir les responsabilités. Il n'y a pourtant pas d'échappatoire possible. Sans justice pas de deuil possible. Et la justice doit être rendue au nom de toutes les victimes du franquisme qui continuent de souffrir au quotidien au plus profond de leur chair de cette indifférence et de ce mépris de l'Etat espagnol. 

Mention spéciale - FIDH

THE CLEANERS – de Moritz Riesewieck et Hans Block

« The Clearners » est un documentaire original et passionnant qui nous fait découvrir les nettoyeurs du Web, ceux qui dans l'ombre, débarrassent l'Internet de la pornographie, de la violence et de la haine. Mais à quel prix ? Dans un hangar, aux Philippines, une armée d'employés passe en revue les dizaines de milliers de posts quotidiens publiés sur les réseaux sociaux et décide ce qu'il convient de supprimer. Les règles à suivre sont prédéfinies : pas d'enfants morts, pas de corps nus... Mais que faire d'une peinture du président Trump nu réalisée par l'artiste Illma Gore ou d'une photo d'un enfant libyen sur la plage qui s'est noyé en traversant la Méditerranée. La réalité, souvent complexe et nuancée, se prête mal à ce nettoyage à l'échelle industrielle où un choix binaire entre « supprimer » ou « ignorer » doit être fait en quelques secondes. A travers des témoignages troublants, le film dévoile non seulement les effets psychologiques terribles que peuvent avoir de telles images sur ceux qui les regardent jour après jour, mais aussi les questions politiques et démocratiques que posent ce nettoyage digital. Qui contrôle ce que l'on voit ? Et ce que l'on pense ? A partir de quel moment ce nettoyage devient-il dangereux ? Ce film met le doigt sur des questions essentielles pour nos sociétés modernes connectées et qui touchent directement notre quotidien sans que nous en ayons conscience. Il le fait de manière vivante et concrète. Avec cette mention spéciale du Jury, la FIDH tenait à saluer ce documentaire dont on sort différent, même si c'est avec plus de questions que de réponses. 

Prix Salvador Allende 2018

THE SILENCE OF OTHERS – de Almudena Carracedo et Robert Bahar

Le Centre Salvador Allende et la Commune d’Evere ont le plaisir d' annoncer le lauréat du prix Salvador Allende 2018. « The silence of Others », de Almudena Carracedo et Robert Bahar. Plus qu’un film, ce documentaire est un cris d’alarme aux citoyens Espagnols et Latino-Américains qui, pour en finir avec leurs dictatures, ont accepté des transitions négociées donnant naissance à des démocraties incertaines et bâillonnées. Ces pactes transitionnels ont empêché l’investigation de tous les crimes commis par le passé. C’est finalement le combat des victimes et de leurs familles qui réveillent la justice et obtient l’ouverture de procès. Merci aux réalisateurs qui nous rappellent que le temps presse; de nombreuses familles voudraient connaître le sort d’enfants enlevés, de proches disparus, et ce,  avant qu’ils ne décèdent. C’est en payant la dette de justice, en reconnaissant leurs tords que ces sociétés deviendront des démocraties davantage responsables. »