Le Festival des Libertés 2015 a mis en scène et en débat la confrontation des idées, des libertés et des mondes. Nous vivons dans un monde divisé par des inégalités croissantes, déchiré par des conflits larvés. Nos sociétés n’ont pas d’unité globale et les grands clivages qui les ont longtemps structurées se brouillent et se déplacent. Des clivages eux/nous prolifèrent mais leurs frontières sont mouvantes et donnent parfois lieux à des alliances surprenantes. Ils sont montés en épingle tandis que d’autres oppositions plus fondamentales sont étouffées.
L’avènement de l’individu et la diversification des sociétés ont engendré la prolifération des revendications et la démultiplication des droits. Comment se confrontent-ils dans un système qui tend à éviter ou neutraliser les conflits. Même la démocratie ne ressemble plus vraiment à un lieu de débat sur l’orientation de la société et l’intérêt général. Plus largement, la société actuelle tend à éviter les confrontations. On ne discute souvent qu’avec d’autres qui partagent nos visions du monde. Chacun se cloître et se rassure dans ses croyances. Or le refus de la confrontation, c’est l’antipode du libre examen, c’est la route toute tracée vers le simplisme, le dogmatisme et au final la dictature. Quand des débats ont lieu, ils se limitent souvent à des polémiques stériles ou des dialogues de sourds.