L’édition 2018 du Festival des libertés portera un regard critique sur l’évolution du monde à travers le prisme du pouvoir. Le pouvoir existe. Il faut le reconnaître, sans le diaboliser, sans l’idéaliser, sans le naturaliser. Il n’est ni possible ni souhaitable de s’en passer. Il importe par contre de le répartir et de le cadrer afin qu’il œuvre à l’intérêt général et à l’épanouissement des libertés. C’est en ce sens que se sont développés l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la démocratie… Autant de principes sur lesquels semblent s’asseoir aujourd’hui des ministres ou des milliardaires, des militants ou des croyants radicaux qui affirment unilatéralement leur point de vue, sans se soucier des autres, des lois, des conventions collectives, de la concertation et des contre-pouvoirs. Cet unilatéralisme exprime d’une part l’affirmation décomplexée de pouvoirs et de privilèges, d’autre part une lecture décomplexifiée de la réalité. L’époque complexe et crispée que nous traversons appelle exactement l’inverse si elle souhaite construire un avenir vivable pour toute l’humanité.