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Que se passe-t-il quand l’identité d’une personne est réfutée au point de la priver de toute existence officielle ? Elle devient apatride (stateless) : reconnue par aucun pays, pas même celui qu’elle considère le sien. Il y aurait plus de 10 millions d’apatrides dans le monde (une grande majorité n’est pas recensée) et, contrairement à une idée reçue, ils ne sont pas obligatoirement des réfugiés. Très peu ont quitté leur pays de naissance, où leurs familles vivent pourtant depuis plusieurs générations.

Savoir qui appartient à une nation et qui n’en fait pas partie, qui a accès aux ressources et qui en est privé, est un sujet brûlant dans notre époque imprégnée de crises identitaires et de populisme exacerbé. Pour Hannah Arendt, la citoyenneté est « le droit d'avoir des droits ». Dans ""Les origines du totalitarisme"", la philosophe décrivait le processus de déshumanisation auquel sont confrontés les apatrides. La citoyenneté devient une arme pour priver de droits ceux qui peuvent menacer des intérêts politiques, ethniques, économiques. 

Pour tenter de comprendre cette mécanique, William Daniels rencontre et photographie depuis plusieurs années des communautés apatrides - ou à risque d’apatridie, dans plusieurs pays.

A travers une cinquantaine de photos, le Festival des Libertés illustre ce travail afin de sensibiliser le public à la réalité complexe et souvent douloureuse des apatrides. Ces photographies visent à mettre en lumière les histoires personnelles et les défis auxquels sont confrontés ceux qui vivent sans nationalité officielle, explorant ainsi les thèmes de l'identité, de l'exclusion et des droits humains.